Caressez-moi de vos mains, de vos doigts et de votre bouche,
quand et où vous voulez :
car l’espace est infini et le temps indéterminé,
qui impliquent ma beauté, bannissant tous les préjugés.
Appelez-moi le pré-mot, l’im-mot, l’a-mot, le mot ou les maux...
pour vous servir intemporellement
avec les mélodies artificielle, réjouie, mélancolique, langoureuse... !
Embrassez-moi intimement dans votre manoir bien fermé !
Non ! Déclenchez d’abord vos réflexions en me regardant tendrement
avant de vous lancer sur moi comme un serpent !
Serait-il difficile de faire sortir de la résine transparente
pour me coller à votre essence ?
Soyez patient et continuez : je suis avide de douleur
Qui se cacherait confusément dans le bonheur, dans l’honneur
et dans la peur de tous ;
qui nous bercerait dans nos passions, nos désirs et votre fierté honteuse ;
qui vous inspirerait en me recourant pour être témoin
qui vous empêcherait d’aller plus loin !
Revenez sur moi, châtiez-moi ! Je vous exciterai intensément.
Prenez garde pourtant aux pièges vous amenant à une autre extrémité,
à la chute au sans-fond, dans le vide des non-sens !
Réchauffez mon cœur, allumez mes consonnes et voyelles,
Accompagnées de signes énigmatiques qui déchiffrent
l’ensemble de mes veines solides !
Dévorez mes voix !
Coupez les nœuds de ma jupe conventionnelle pour enfoncer votre plume !
Déchirez en plus le voile qui couvre faussement
la sordidité discursive et qui entrave votre accessibilité
à la lucidité, à une autre réalité !
Me voici béant,
accueillant,
confident,
transparent,
gracieux,
expressif
sensible,
communicatif,
intelligent
...
Je serais votre espérance dans ce monde accablant.
P.V.Quang. Le 6 novembre 2011
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